CAMEROUN - Troisième Enquête Démographique et de Santé (2004)
ID de référence | CMR-INS-EDSIII-2004-V2.2 |
Année | 2004 |
Pays | CAMEROUN |
Producteur(s) | Institut National de la Statistique (INS) - Ministère de la planification de la programmation du développement et de l'aménagement du territoire (MINPLADAT) |
Bailleur(s) | Gouvernement - - Financement ORC Macro, Calverton, Maryland, U.S.A - - Financement Banque Mondiale - BM - Financement USAID - USAID - Financement UNICEF - UNICEF - Financement UNFPA - UNFPA - Financement |
Collection(s) | |
Métadonnées | Documentation au format PDF |
Créé le
Jan 25, 2012
Dernière modification
Nov 09, 2015
Affichage par page
8590282
Aperçu
Identification
CMR-INS-EDSIII-2004-V2.2 |
Version
Version finale après publication des résultats. 2008-08-30
Aperçu
L'Enquête Démographique et de Santé au Cameroun (EDSC-III) est la troisième du genre. Elle est une enquête par sondage, représentative au niveau national. Commanditée par le Gouvernement camerounais, elle a été conduite par l'Institut National de la Statistique (INS) en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique à travers le Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS). Elle a bénéficié de l'assistance technique de ORC Macro, institution de coopération américaine en charge du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS). Le projet EDSC-III a été exécuté grâce à l'appui financier de la Banque Mondiale à travers le Projet d'Appui au Programme Multisectoriel de Lutte contre le Sida, de l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), du Fonds des Nations Unies Pour l'Enfance (UNICEF) et du Fonds des Nations Unies Pour la Population (UNFPA). En outre, l'EDSC-III a bénéficié de l'apport financier du Gouvernement camerounais et de sa contribution par la mise à disposition des cadres techniques et de logistique.L'EDSC-III fournit des informations sur les niveaux de fécondité, l'activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité, la connaissance et l'utilisation des méthodes de planification familiale, les pratiques de l'allaitement, l'état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans, la mortalité infantile, la mortalité adulte, y compris la mortalité maternelle, la santé de la mère et de l'enfant et sur la connaissance, les attitudes et les comportements vis-à-vis du sida et autres infections sexuellement transmissibles. De nouveaux volets inclus lors de la collecte portent sur la pratique de l'excision et de la circoncision, l'utilisation des moustiquaires, les violences domestiques, et les tests du VIH ainsi que de l'anémie. Les informations collectées au cours de l'EDSC-III permettent la mise à jour des indicateurs de base sur la situation démographique et sanitaire estimés lors des précédentes enquêtes de 1991 et 1998.
Au cours de l'enquête, réalisée sur le terrain de février à août 2004, 10 462 ménages, 10 656 femmes âgées de 15-49 ans et 5 280 hommes de 15-59 ans ont été interviewés avec succès, parmi lesquels 5 227 femmes de 15-49 ans et 5 125 hommes de 15-59 ans ont été testés pour le VIH.
Les informations recueillies sont représentatives au niveau national, au niveau du milieu de résidence (Yaoundé/Douala, Autres villes, et milieu rural) et au niveau des 12 domaines d'étude que sont la ville de Yaoundé, la ville de Douala, la province du Centre hormis Yaoundé (appelée "Centre"), la province du Littoral hormis Douala (appelée "Littoral"), puis les huit autres provinces du pays : Adamaoua, Est, Extrême-Nord, Nord, Nord-Ouest, Ouest, Sud et Sud- Ouest.
Moins de la moitié des ménages au Cameroun disposent de l'électricité (47%). Par rapport à 1991 et 1998, on constate cependant une nette amélioration puisque à ces dates, ce sont respectivement 29% et 41% des ménages qui en disposaient. Pour l'approvisionnement en eau de boisson, 53 % des ménages sur le territoire national ont accès à l'eau potable en 2004 contre 45% en 1998. L'enquête s'est intéressée à la survie des parents des enfants de moins de 18 ans. Il en ressort que 56% des enfants de moins de 18 ans vivent avec leurs deux parents biologiques. Cette situation est plus fréquente en milieu rural (59%) qu'en milieu urbain (53%).
Les indices de parité du genre révèlent l'existence d'une certaine discrimination à l'égard des filles en ce qui concerne la fréquentation scolaire aux niveaux d'enseignement primaire et secondaire. Cette discrimination semble plus accentuée au niveau d'enseignement secondaire où ce ratio est de 0,86 comparé au niveau primaire où il est de 0,90. L'intensité de cette discrimination varie d'un milieu de résidence à l'autre et d'une région à l'autre.
FÉCONDITÉ
Niveau de fécondité et tendance. Les données de l'EDSC-III montrent que la fécondité des femmes au Cameroun en 2004 demeure élevée. Avec les niveaux actuels, chaque femme donnerait naissance en moyenne à 5,0 enfants à la fin de sa vie féconde. Cette fécondité est également précoce puisque 29% des filles de moins de 20 ans ont déjà donné naissance à, au moins, un enfant ou en sont à leur première grossesse au moment de l'enquête. La fécondité continue de baisser dans la mesure où d'après l'ENF (1978), une femme arrivée en fin de vie féconde avait, en moyenne, 6,4 enfants; l'EDSC-I (1991) et l'EDSC-II (1998) ont respectivement estimé ce nombre à 5,8 enfants et 5,2 enfants alors que d'après l'EDSC-III une femme aurait, en moyenne, 5,0 enfants en fin de vie féconde, soit, au total, 1,4 enfants de moins par rapport au niveau de 1978. Au Cameroun, 3,6% seulement des femmes actuellement en union et âgées de 35- 49 ans n'ont jamais eu d'enfant et pourraient être considérées comme stériles.
Fécondité différentielle. Des différences très nettes de fécondité apparaissent entre milieux de résidence : une femme de Yaoundé/Douala a un niveau de fécondité nettement plus faible (3,2) que celui qui prévaut dans les Autres Villes (4,6) et en zone rurale (6,1). En outre, le nombre moyen d'enfants par femme varie de façon importante selon les régions, d'un minimum de 3,7 enfants dans le Sud-Ouest à un maximum de 6,4 dans l'Extrême-Nord. Ce nombre moyen présente des écarts très importants selon le niveau d'instruction des femmes (3,5 enfants par femme chez celles ayant atteint le niveau d'instruction secondaire ou plus contre 6,3 chez celles sans niveau d'instruction) et le niveau de vie du ménage d'appartenance de la femme : 3,2 enfants en moyenne pour les femmes appartenant aux ménages les plus riches contre 6,3 pour celles des ménages les plus pauvres.
NUPTIALITÉ
Parmi les femmes de 15-49 ans, 67% étaient en union au moment de l'enquête. La proportion des femmes qui restent encore célibataires à 35-39 ans est de 2% seulement. Ainsi, le mariage qui demeure le cadre privilégié de l'activité sexuelle et de la procréation est largement répandu au Cameroun. En outre, trois femmes sur dix (30%) sont en union polygame. L'entrée en union demeure précoce au Cameroun : 22 % des femmes de 25-49 ans étaient déjà en union à 15 ans et la moitié des femmes entrent en première union dès l'âge de 17,6 ans. En 1991 et 1998, ces valeurs étaient de 16,5 ans et 17,4 ans ; il n'y a donc pas eu d'évolution notable dans le calendrier de la primo nuptialité entre les deux dernières enquêtes. Les premiers rapports sexuels se produisent toujours très tôt, puisque l'âge médian est de 16,4 ans, chez les femmes mais en recul par rapport au niveau de 1998 (15,8 ans).
Les hommes contractent leur première union à un âge plus tardif ; leur âge médian à la première union étant de 25,2 ans. Quant à l'âge aux premiers rapports sexuels pour les hommes âgés de 25-49 ans, il est resté constant : 18,5 ans en 2004 et 18,3 ans en 1998.
PLANIFICATION FAMILIALE
Connaissance des méthodes contraceptives. Bien que de plus en plus de femmes connaissent les méthodes contraceptives (90% en 2004 contre 81% en 1998), et en particulier les méthodes modernes (90% en 2004 contre 80% en 1998), peu de femmes les utilisent.
Prévalence contraceptive. En effet, la prévalence contraceptive des femmes en union est seulement de 26%, toutes méthodes confondues, et 13% pour les méthodes modernes. Parmi les femmes en union, la proportion des utilisatrices a augmenté au cours des quatorze dernières années : 16% en 1991 à 19% en 1998 et 26% en 2004 pour l'ensemble des méthodes. Concernant les seules méthodes modernes, la variation est presque constante entre les trois périodes (4% en 1991, 7% en 1998 et 13% en 2004).
Besoins non satisfaits en planification. Bien que ces besoins soient assez importants chez les femmes en union, l'utilisation actuelle de la contraception est relativement faible. Une femme en union sur cinq (20%) en expriment le besoin et ce, essentiellement, pour l'espacement des naissances (14%). Actuellement, 56% de la demande potentielle totale en planification familiale chez les femmes en union se trouve satisfaite au Cameroun. Si tous les besoins étaient satisfaits, la prévalence contraceptive des femmes en union serait de 46% soit plus de 1,7 fois plus élevée que la prévalence observée.
SANTÉ DE LA MÈRE
Soins prénatals. En ce qui concerne les soins prénatals et les conditions d'accouchement, on constate que pour la grande majorité (83%) des naissances survenues dans les 5 années précédant l'enquête, les mères ont effectué une visite prénatale auprès de personnel qualifié et que 72% d'entre elles ont été protégées contre le tétanos néonatal, par au moins une dose de vaccin antitétanique. Environ six naissances sur dix (59%) se sont déroulées dans un établissement sanitaire, contre 40% à la maison. Par ailleurs, 62% des naissances ont bénéficié de l'assistance de personnel de santé au moment de l'accouchement. Les femmes du milieu rural (58%), celles sans niveau d'instruction (78%), celles appartenant aux ménages les plus pauvres (71%) et celles n'ayant reçu aucun soin prénatal (89%) ont, beaucoup plus fréquemment que les autres, accouché à domicile et sans assistance de personnel formé.
Tendances des soins prénatals. Par rapport à l'enquête de 1998, on note une nette augmentation des proportions de femmes qui ont effectué des visites prénatales (79% en 1998) et de celles protégées contre le tétanos néonatal (69% en 1998). On note également une diminution de la proportion de femmes qui accouchent à domicile (44% en 1998).
SANTÉ DE L'ENFANT
Vaccination des enfants. Pour ce qui est de la vaccination des enfants, on constate que la majorité est vaccinée : 86% des enfants de 12-23 mois ont reçu le BCG, 65% les trois doses de DTCoq, 67% celles de la Polio et 65% ont été vaccinés contre la rougeole. Au total, près de la moitié des enfants de 12-23 mois (48%) ont reçu tous les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV) (sans la fièvre jaune). À l'inverse, seulement 5% des enfants de 12-23 mois n'ont reçu aucun vaccin. Comparativement à la situation qui prévalait en 1998, on note une nette amélioration de la couverture vaccinale (36% d'enfants totalement vaccinés en 1998). Les enfants bénéficiant d'une meilleure couverture vaccinale sont ceux de mères instruites, vivant en ville ou qui appartiennent à un ménage aisé.
Maladies de l'enfance. Au Cameroun, les infections respiratoires aiguës, la fièvre et la diarrhée sont des problèmes de santé importants chez les enfants. Un peu plus d'un enfant sur 10 (11%) a souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide au cours des deux semaines ayant précédé l'enquête, près d'un quart (24%) des enfants ont eu la fièvre pendant cette période. S'agissant de la diarrhée, moins d'un enfant sur cinq (16%) a eu un ou plusieurs épisodes diarrhéiques durant cette même période. Au cours des épisodes diarrhéiques, 23% des enfants n'ont bénéficié d'aucun type de réhydratation, et dans 21% des cas, des soins ont été recherchés au cours de leur maladie.
Possession et utilisation des moustiquaires. L'utilisation des moustiquaires est un moyen efficace de protection contre les moustiques qui transmettent le paludisme. Les données de l'enquête montrent que seulement un ménage sur cinq (20%) possède au moins une moustiquaire. C'est à Yaoundé/Douala que près d'un tiers des ménages possède au moins une moustiquaire (31%) contre seulement 17% en milieu rural. Dans les ménages ayant des enfants de moins de cinq ans et disposant de moustiquaires, seulement 12% des enfants ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l'enquête. Une proportion quasiment identique plus élevée de femmes enceintes (12%) a dormi sous une moustiquaire au cours de la nuit ayant précédé l'interview.
NUTRITION
Allaitement des petits enfants. Plus de neuf enfants sur dix (94%) nés durant les cinq années ayant précédé l'enquête ont été allaités. Bien que la majorité des enfants (60%) soient allaités dans les 24 heures qui ont suivi leur naissance, dans 62% des cas, ils ont reçu des aliments avant le début de l'allaitement. L'assistance à l'accouchement et partant, le lieu où celui-ci s'est déroulé, influence légèrement le début de l'allaitement. En effet, quand la mère a accouché avec l'assistance de personnel de santé, plus d'un enfant sur trois (35%) ont été allaités dans l'heure qui a suivi leur naissance contre 29% pour ceux dont la mère a accouché avec l'assistance d'une accoucheuse traditionnelle ou d'une autre personne (21%). De même, 36% des enfants nés dans un centre de santé ont été allaités dans l'heure qui a suivi la naissance. Quand la mère a accouché à la maison, cette proportion n'est que de 27%.
Sevrage et aliments de compléments. À partir de 6 mois, tous les enfants devraient recevoir une alimentation de complément, car à partir de cet âge, le lait maternel seul n'est plus suffisant pour assurer la croissance optimale de l'enfant. Au Cameroun, une proportion importante d'enfants consomme des céréales et des tubercules ou racines avant l'âge de 6 mois. À 6-7 mois, 21% d'enfants ne consomment aucun aliment solide ou semi-solide comme complément nutritionnel en plus du lait maternel.
Supplémentassions en vitamine A. La carence en vitamine A (avitaminose A) affecte le système immunitaire de l'enfant et augmente ainsi ses risques de décéder de maladies de l'enfance. L'avitaminose A peut également affecter la vue et causer la cécité crépusculaire chez les enfants, affecter aussi la santé des mères enceintes ou de celles qui allaitent. Elle peut être évitée par des compléments en vitamine A ou l'enrichissement des aliments. Plus de deux enfants sur cinq (38%) âgés de moins de trois ans ont reçu des compléments de vitamine A. Les proportions d'enfants qui ont reçu des suppléments de vitamine A varient surtout selon le milieu de résidence (35% en milieu rural contre 40% dans les Autres villes et 44% à Yaoundé/Douala). Au plan national, seulement 28% des femmes ont reçu des suppléments en vitamine A deux mois après l'accouchement de leur dernier-né.
Etat nutritionnel des enfants. Les indices concernant l'état nutritionnel montrent que 32% des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique modérée et de 13% sous sa forme sévère. En plus, 5 % des enfants souffrent de sous-nutrition aiguë modérée, et moins de 1% sous sa forme sévère. Enfin, la prévalence de l'insuffisance pondérale modérée est de 18%, et de 4% pour sa forme sévère.
MORTALITÉ INFANTILE
Niveau de mortalité et tendance. La mortalité infanto-juvénile reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l'enquête), les résultats montrent que sur 1 000 naissances vivantes, 74 meurent avant d'atteindre leur premier anniversaire (29% entre 0 et 1 mois exact et 45% entre 1 et 12 mois exacts) et que sur 1000 enfants âgés d'un an, 75 n'atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 144 pour 1000 naissances, soit environ un enfant sur sept.
Tendance de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Par rapport aux résultats de la précédente enquête réalisée en 1998 (EDSC-II), le niveau de toutes les composantes de la mortalité des enfants obtenus en 2004 est sensiblement le même : mortalité infantile de 77 pour mille à l'EDSC-III contre 74 pour mille en 2004 pour les cinq dernières années, mortalité infanto-juvénile de 144 pour mille en 2004 contre 151 pour mille pour les cinq dernières années précédant l'EDSC-II.
Mortalité différentielle. La mortalité infantile est nettement plus faible en milieu urbain (68%) qu'en milieu rural (91%). L'analyse par région indique de fortes disparités. En effet, la probabilité de mourir entre 0 et 5 ans varie de manière importante d'une région à une autre. Le niveau de mortalité infantile varie du simple au double, d'un minimum de 58% dans le Nord-Ouest à un maximum de 111% à l'Est Par ailleurs, on constate également des variations importantes des niveaux de mortalité selon le niveau d'instruction de la mère. En effet, un enfant dont la mère n'a aucun niveau d'instruction a une probabilité de mourir, avant le premier anniversaire 1,59 fois plus élevée que celle d'un enfant dont la mère a le niveau d'instruction secondaire ou plus (94% contre 59%).
EXCISION
Prévalence. La pratique de l'excision est très peu répandue au Cameroun puisque seulement 1,4% des femmes ont déclaré être excisées. Cependant, on constate des variations selon les catégories de femmes, les proportions les plus élevées se situant à : 2,5% parmi les femmes de 20-24 ans, 4,8% parmi les femmes sans niveau d'instruction, 12,7% parmi les femmes de l'ethnie Arabe- Choa/Peuls/Haoussa/Kanuri, 5,8% parmi les musulmanes et 4,0% parmi celles des ménages du second quintile.
Perspectives. Moins d'un pour cent des enquêtées avaient une fille excisée et dans moins d'un pour cent des cas, elles avaient l'intention de la faire exciser. Globalement, 1,5% des filles des mères enquêtées sont excisées (0,7%) ou seront excisées (0,8%) : cette « prévalence » se situe au même niveau que celle des mères (1,4%), ce qui dénote peu de perspectives de changement dans la pratique de l'excision au Cameroun.
VIOLENCES DOMESTIQUES
L'EDSC-III montre que plus d'une femme sur deux (53%) a déclaré avoir subi des violences physiques à un moment quelconque depuis l'âge de 15 ans et, dans 45% des cas, les femmes ont subi ces actes de violence au cours des douze derniers mois. Le plus fréquemment, l'auteur de ces violences est le mari/partenaire. Quel que soit le type de violence considéré, physique ou sexuelle, les femmes souffrent souvent de conséquences graves : dans 21% des cas, les violences ont eu pour conséquences des hématomes ou des meurtrissures et même, dans 15% des cas, des blessures ou des os cassés.
SIDA ET AUTRES IST
Connaissance du sida. Le VIH/sida est connu par pratiquement toute la population (98% des femmes et 99% des hommes). Cependant, bien que la grande majorité des femmes aient entendu parler du VIH/sida, seulement 62% d'entre elles ont déclaré qu'on pouvait limiter les risques de contracter le VIH/sida en utilisant des condoms lors des rapports sexuels ou en limitant des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté. Chez les hommes, cette proportion est bien plus élevée (75%). La connaissance de la transmission du VIH de la mère à l'enfant est légèrement plus répandue parmi les hommes (72%) que les femmes (60%).
Sida et stigma. Le comportement que les gens adopteraient face à des personnes atteintes par le VIH/sida est révélateur du niveau de stigmatisation et de discrimination à l'égard des personnes infectées par ce virus. Cette enquête montre que 69% des femmes ont déclaré qu'elles seraient prêtes à prendre soin chez elles d'un membre de la famille atteint du sida. La proportion est plus élevée chez les hommes (82%).*
Rapports à hauts risques et utilisation du condom. Un des objectifs essentiels du Comité National de Lutte contre le Sida est d'encourager la population sexuellement active à utiliser de façon régulière le condom. L'EDSC-III montre que plus d'un quart des femmes (29%) ont eu des rapports sexuels à risques au cours des 12 derniers mois. Chez les hommes, cette proportion est beaucoup plus élevée puisqu'elle atteint 62%. Un peu plus d'un quart de femmes (41%) et plus de la moitié des hommes (55%) ont déclaré avoir utilisé un condom au cours de ces derniers rapports sexuels à hauts risques.
PRÉVALENCE DU VIH
Taux de couverture. Les résultats de l'EDSC-III indiquent que plus de 9 personnes sur 10 ont consenti à donner quelques gouttes de leur sang pour être testées sur le VIH. Le taux de couverture est légèrement plus élevé chez les femmes (92%) que chez les hommes (90%). Les taux d'acceptation chez les femmes et les hommes du milieu rural sont nettement plus élevés que chez ceux du milieu urbain. Dans l'ensemble, 95% des personnes dans les zones rurales ont accepté contre 87% chez celles des villes (82% à Yaoundé/Douala et 90% dans les Autres villes). Le taux de couverture du test du VIH est plus élevé dans le Sud où 96% des femmes et des hommes ont été testés et moins élevé à l'Est où 90% des femmes et des hommes ont été testés. D'une manière générale, à l'exception du Nord-Ouest et de l'Ouest, le taux de couverture est toujours plus élevé chez les femmes, comparé à celui des hommes.
VIH et vulnérabilité des femmes. Les résultats de l'EDSC-III de 2004 montrent que 5,5% des adultes au Cameroun âgés de 15-49 ans sont séropositifs au VIH. Le taux de séroprévalence chez les femmes de 15-49 ans est supérieur à celui des hommes de la même tranche d'âges : 6,8% contre 4,1%. Il s'en dégage un ratio d'infection entre les hommes et les femmes de 1,7, ce qui revient à dire que pour 100 hommes infectés, il y a 170 femmes infectées. Ce chiffre est comparable avec d'autres ratios trouvés dans des enquêtes similaires en Afrique subsaharienne, ce qui implique que les femmes sont particulièrement vulnérables à l'infection au VIH par rapport aux hommes.
VIH et milieu de résidence. Selon le milieu de résidence, et quel que soit le sexe, le milieu urbain présente un risque d'infection significativement plus élevé au VIH par rapport au milieu rural (tableau 16.4). La prévalence est plus élevée dans les Autres villes (6,9%) et à Yaoundé/Douala (6,4%) qu'en milieu rural (4,0%). Il convient de relever que la prévalence est relativement élevée à Yaoundé (8,3% contre 4,5% à Douala) tant chez les femmes (10,7% contre 5,5%) que chez les hommes (6,0% contre 3,6%). L'épidémie du VIH présente de fortes disparités régionales.
Les résultats de l'EDC-III montrent que le Nord-Ouest (8,7%), l'Est (8,6%), et le Sud-Ouest (8,0%), sont les régions où les niveaux de prévalence sont les plus élevés. A l'opposé, le Nord (1,7%) et l'Extrême-Nord (2,0%) sont celles où les niveaux de prévalence sont les plus faibles. Les taux de prévalence sont particulièrement plus élevés chez les femmes du Nord-Ouest (11,9%), du Sud-Ouest (11,0%), de Yaoundé (10,7%) de l'Adamaoua (9,8%) et de l'Est (9,4%). Chez les hommes, les taux sont plus élevés à l'Est (7,6%), au Nord-Ouest (5,2%), à l'Ouest (5,2%) et au Sud-Ouest (5,1%).
Données échantillonées [ssd]
Ménage, Individu, Femme (15-49 ans), Hommes (15-59 ans), Enfants (0-6 mois).
Champ
L'EDSC III a permis d'aborder les sujets suivants :- Caractéristiques socio-démographiques
- Reproduction
- Fécondité
- Planification familiale
- Nuptialité et exposition au risque de grossesse
- Santé de la mère et de l'enfant
- Paludisme
- Grossesse, soins postnatals et allaitement
- Vaccination et santé des enfants
- Mariage et activité sexuelle
- Préférences en matière de fécondité
- Caractéristiques du conjoint et travail de la femme
- SIDA et autres IST
- Mortalité maternelle
- Excision
- Relations dans le ménage
EDS, Santé, Enfant, IST, SIDA, Planification familiale, Reproduction, Sexualité, Femme, Homme
Couverture
L'enquête a une couverture nationale et est représentative pour les milieux urbain et rural ainsi que pour les 12 régions d'étude constituées des 10 provinces, de Douala et Yaoundé.Toutes les femmes âgées de 15-49 ans vivant de façon permanente dans les ménages sélectionnés, ou présentes la nuit précédant l'enquête, étaient éligibles pour être enquêtées (environ 12 000). De plus, dans un sous-échantillon d'un ménage sur deux, un échantillon de 6000 hommes environ de 15-59 ans devait également être enquêté au cours de l'EDSC-III. Dans ce sous-échantillon, toutes les femmes et tous les hommes éligibles pour l'enquête individuelle étaient aussi éligibles pour le test du VIH.
En outre, dans ce sous-échantillon de ménages, toutes les femmes et tous les hommes éligibles pour l'enquête ainsi que tous les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour le test d'anémie. Enfin, dans ce sous-échantillon de ménages, toutes les femmes éligibles pour l'enquête ainsi que tous les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour être mesurés et pesés afin de déterminer leur état nutritionnel.
Producteurs et sponsors
Nom | Affiliation |
---|---|
Institut National de la Statistique (INS) | Ministère de la planification de la programmation du développement et de l'aménagement du territoire (MINPLADAT) |
Nom | Affiliation | Rôle |
---|---|---|
ORC Macro, Calverton, Maryland, U.S.A | Organisation Internationale | Assistance technique |
Nom | Abbréviation | Rôle |
---|---|---|
Gouvernement | Financement | |
ORC Macro, Calverton, Maryland, U.S.A | Financement | |
Banque Mondiale | BM | Financement |
USAID | USAID | Financement |
UNICEF | UNICEF | Financement |
UNFPA | UNFPA | Financement |
Nom | Affiliation | Rôle |
---|---|---|
Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS) | Institution nationale | Gestionnaire du projet d'Appui au Programme Multisectoriel de Lutte contre le Sida, à travers lequel la BM a accordé son appui financier |
Bureau Central des Recensements des Études de la Population (BUCREP) | Institution nationale | Base de sondage et tirage des cartes |
Centre Pasteur du Cameroun (CPC) | Institution nationale | Test VIH |
Production des métadonnées
Nom | Abbréviation | Affiliation | Rôle |
---|---|---|---|
Institut National de la Statistisrique | INS | Ministère de l'économie de la planification et de l'aménagement du territoire (MINEPAT) | Producteur, diffuseur |
OCDE/Paris21 | OCDE/Paris21 | OCDE | Appui technique et financier |
TCHAKOUTE NGOHO Romain | INS | Développement de l'archive |
Cette version a été finalisée (mise à jour) à Kribi au cours d'un atelier de production des archives des enquêtes et recensements.
CMR-INS-EDS3-2004-V2.2